Qu'est-ce qu'un Projet culturel de territoire ?

Au moment où des habitant·e·s de Loire Forez Agglomération et de la Communauté de communes du Bugey Sud sont invités à formuler collectivement un diagnostic culturel de leur territoire, d’autres, ailleurs, dans des contextes proches ou éloignés, s’y préparent. Ailleurs encore, sur la base de diagnostics déjà réalisés, des acteurs culturels et des habitant·e·s élaborent des propositions, voire font le bilan de projets mis en œuvre depuis plusieurs années. 

Les Projets Culturels de Territoire (PCT) sont devenus des outils d’intervention presque banals, présents aujourd’hui sur l’agenda de nombreuses collectivités, d’Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) et des services de l’État (DRAC). Être à l’agenda veut dire au moins qu’on y pense ou que s’est imposée l’idée selon laquelle il serait utile d’en élaborer un (et de se doter des moyens nécessaires – humains ou financiers – pour concrétiser cette intention). Parfois, plus rarement, les PCT sont l’objet d’un travail de suivi pour recenser ce qui a été fait (parmi ce qui était prévu), repérer des manques ou des difficultés, accueillir de nouvelles propositions, associer de nouveaux partenaires. 

Les PCT sont donc un instrument relativement neuf et en voie de généralisation. Mais, curieusement, ils ne font l’objet d’aucune obligation. Nul texte sur la décentralisation ou la coopération intercommunale ne les impose. Ce faisant, aucune définition officielle n’en a été donnée. Sans doute, les échanges entre professionnel·le·s de la culture, leurs expériences ou formations communes, leurs occasions régulières de travailler ensemble, notamment chez les personnels de collectivités, d’EPCI, d’agences culturelles (départementales ou régionales), des DRAC, produisent des façons de faire relativement homogènes et des convictions communes relatives à leurs métiers. La vogue des PCT trouve là pour partie ses origines. Mais c’est plutôt la situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui les interventions culturelles territoriales qui invite à les réexaminer et à les restructurer de façon collective. Travail et objectifs qui prennent forme, justement, dans l’écriture des PCT.

On veut pour preuve de cet impératif certains éléments de l’enquête de l’ADCF (Association des Communautés de France).

Interrogeant, après les dernières élections municipales, les élus en charge des politiques culturelles sur ce que seraient leurs principaux axes d’intervention durant leur mandat, cette étude montrait que l’élaboration d’un PCT ou l’intégration de la culture dans un projet de territoire (nous y reviendrons) figuraient en tête de leurs priorités.

 

Reste, que si les PCT ne sont pas obligatoires, leur vaste et rapide diffusion mérite des explications. Quels sont les faits ou les pratiques qui dans la conduite de l’action publique territoriale (de façon générale ou en matière culturelle) ont favorisé le recours à cet instrument ?